SoZI fait passer l’innovation responsable d’une promesse peu engageante à une réalité.

SoZI, c’est un engagement réel
à l’innovation responsable.

Mission

Fruit d’un partenariat de recherche entre des universités, des entreprises, des administrations municipales et des zones d’innovation du Québec, l’initiative vise à ce que les acteurs de l’innovation s’approprient des pratiques d’anticipation sociale qui sont inclusives, réflexives et réactives.

Notre démarche distingue trois grandes étapes :

  1. Diagnostic multidimensionnel – Grâce à une grille de lecture informée par l’état des savoirs sur les dynamiques sociales des sciences et technologies, SoZI porte un diagnostic multidimensionnel et en continu sur les principaux points de tension associés à une zone d’innovation.

  2. Espaces d’échanges inclusifs et réflexifs – En concertation avec les acteurs de la zone concernée, SoZI développe des espaces d’échanges inclusifs et réflexifs. Ceux-ci favorisent une révision appropriée des attentes et promesses des différentes parties sur les principaux points de tension identifiés. Ces espaces sont adaptés aux caractéristiques de chaque zone.

  3. Outils pour les zones d’innovation – SoZI outille enfin chaque zone pour inscrire l’innovation responsable dans la durée. Les acteurs sont amenés à prendre en main les processus de diagnostic, d’échanges et de révision des attentes et promesses.

SoZI, c’est un engagement réel
à l’innovation responsable.

Démarche

  • L’équipe de recherche documente la situation de la Zone d’innovation et offre des points de comparaison historiques, géographiques et sectoriels. Ce faisant, l’équipe effectue un diagnostic multidimensionnel des enjeux d’innovation responsable. Les acteurs de la Zone sont des informateurs privilégiés pendant cette phase, mais d’autres types de participants sont aussi sollicités. En parallèle, les membres de l’équipe de recherche – des chercheurs en sciences sociales et en génie, étudiants et professionnels – se forment mutuellement en acquérant les rudiments de disciplines qui ne sont pas la leur, ainsi qu’une compréhension interdisciplinaire des enjeux.

  • L’équipe de recherche lance des interventions sous forme de projets pilotes sur la base des diagnostics déployés en phase 1. Les interventions se font avec les acteurs de la Zone d’innovation et ses parties prenantes, afin d’aligner les pratiques avec les principes de l’innovation responsable, ce qui alimente la stratégie de mobilisation des connaissances.

  • Les diagnostics (phase 1) et les interventions (phase 2) sont revus à la lumière de l’expérience acquise. Les approches sont systématisées par l’équipe et avec les parties prenantes sous la forme de processus opérationnels (business processes). La qualité de ces processus est donc périodiquement évaluée et améliorée à l’aune de la visée d’innovation responsable qu’ils incarnent. Leur documentation et évaluation permet d’informer le développement des futures politiques québécoises en lien avec l’innovation technologique – notamment la Stratégie québécoise de recherche et d’investissement en innovation (SQRI2) et la Stratégie gouvernementale de développement durable.

Qu’est-ce que
l’innovation responsable

L’innovation responsable est définie comme l’ensemble des pratiques managériales et des routines organisationnelles visant à « prendre soin de » l’avenir. Elle est caractérisée par une orientation vers une gouvernance de la science et de l’innovation technologique qui se veut 1) anticipatrice, 2) inclusive, 3) réflexive et 4) réactive/réceptive[1].

À ces quatre dimensions maintenant canoniques de l’innovation responsable s’ajoutent, particulièrement dans le contexte des entreprises, la 5) gestion des connaissances[2].

L’anticipation cherche à déterminer ce qui est connu, ce qui est probable, ce qui est plausible et ce qui est possible. L’innovation responsable encourage une pratique anticipatoire qui permet à des imaginaires concurrents d’offrir des réponses à la question « qu’est-ce qui se passerait si ? »

L’inclusion ouvre les portes de la délibération à un large éventail d’acteurs sociaux en amont des projets d’innovation de l’ensemble des parties prenantes, et implique la reconnaissance et le nivellement des rapports de force asymétriques.

La réflexivité pose un miroir devant les acteurs de l’innovation et les incite à prendre conscience des dynamiques sociales et des postures individuelles qui influencent leurs pratiques (jeux de pouvoir, intérêts, normes, attentes, etc.).

La réactivité/réceptivité suppose l’ouverture au changement face aux préoccupations collectives et aux nouvelles connaissances, toujours en évolution. L’innovation responsable répond à ce qui émerge des processus d’anticipation, d’inclusion et de réflexivité. Cette rétroaction collectée en continu permet d’ajuster les orientations prévues de l’innovation responsable.

La gestion des connaissances relève des processus mis en place pour favoriser l’homogénéité des connaissances au sein d’une organisation, de sorte que chaque membre dispose de l’ensemble des savoirs pertinents, mais concerne aussi les apprentissages faits avec des acteurs externes à l’organisation.


 [1] La présente définition reprend la formulation de Stilgoe et al. qui elle-même synthétise les propositions de la tradition de recherche en science, technologie et société (STS). Stilgoe, Jack, Richard Owen, et Phil Macnaghten. 2013. « Developing a framework for responsible innovation ». Research Policy 42 (9): 1568‑80.

[2] Lubberink, Rob, Vincent Blok, Johan Van Ophem, et Onno Omta. 2019. « Responsible Innovation by Social Entrepreneurs: An Exploratory Study of Values Integration in Innovations ». Journal of Responsible Innovation 6 (2): 179‑210.


Problématique du projet :

Comment mettre en œuvre concrètement l’innovation responsable en contexte d’entreprise?

Jusqu’à ce jour, les efforts pour mettre en œuvre l’innovation responsable sont largement cantonnés à des réflexions sur la conduite responsable de la recherche dans un contexte universitaire ou dans des instituts de recherche publics. De plus, ils sont également concentrés sur des domaines où l’innovation se situe à un stade précoce de développement et donc, à cause de l’importance de l’incertitude sur leur réussite ou leur trajectoire de déploiement, est essentiellement conduite dans les universités.

Ces réflexions peinent à s’appliquer dans un contexte pourtant crucial pour la cristallisation des trajectoires technologiques : la recherche et le développement en entreprise. Or, en général les entreprises ou bien ignorent le concept, ou bien ne lui accordent aucune reconnaissance. Les entreprises qui développent et commercialisent les innovations détiennent pourtant un pouvoir invisible (et souvent impensé) sur le futur des collectivités. L’innovation responsable rend visible ce pouvoir et, répondant à l’impératif démocratique, le soumet à la délibération collective.

SoZI aspire à identifier et à soulever des éléments pertinents qui favoriseront un dialogue constructif entre tous les acteurs de changement impliqués. Même lorsque le dialogue est impossible, ou que la participation publique se retourne contre l’impératif démocratique, les chocs de ces nouvelles dynamiques sociales en zones d’innovations permettent d’éclairer les décisions et d’orienter vers un changement dans les pratiques de développement des affaires, dès lors qu’elles visent effectivement l’innovation responsable.

« La promesse démocratique de l’innovation responsable semble donc devoir relever le défi de son application dans un contexte tout autre que celui dans lequel elle a été jusqu’à ce jour développé. »